
Rapport diagnostic-optimisation réseaux suivi eaux souterraines
L’étude menée vise à doter le Burkina Faso d’un réseau national de suivi piézométrique et d’un réseau de surveillance de la qualité des eaux souterraines, tous deux optimisés, efficaces et durables. L’approche adoptée prend en compte plusieurs aspects clés : la couverture géographique, l’équipement des sites, les outils de gestion et de traitement des données, ainsi que le renforcement des capacités des structures chargées de la gestion de ces réseaux.
La première phase de l’étude a permis de dresser un diagnostic complet de l’état actuel du suivi des eaux souterraines, tant sur le plan institutionnel que technique et financier. Elle a également intégré les réseaux secondaires comme ceux de l’ONEA et de l’AEM. Sur cette base, une deuxième phase a permis de développer une méthodologie d’optimisation rigoureuse, notamment grâce à l’utilisation de la méthode de décomposition de Voronoï. Cette méthode a permis d’atteindre une meilleure répartition géographique des sites, tout en assurant une faisabilité technique et budgétaire à court et moyen terme.
Concrètement, le réseau piézométrique national (RPN) passe de 51 à 94 sites, principalement grâce à la réutilisation de piézomètres existants. Quant au réseau national de suivi de la qualité des eaux souterraines (RNSQES), il évolue de 44 à 60 sites. Ces extensions visent une couverture plus représentative sans tomber dans l’excès de normes internationales peu adaptées au contexte burkinabè.
Le coût estimé pour cette optimisation est d’environ 750 millions FCFA, couvrant la construction de nouveaux piézomètres, la réhabilitation d’ouvrages existants et l’acquisition d’équipements modernes, comme des sondes automatiques avec télétransmission. Le coût annuel de maintenance est évalué à 92 millions FCFA.
Pour accompagner l’opérationnalisation des réseaux, plusieurs outils et mesures ont été prévus :
- La fourniture d’équipements adaptés pour la collecte et l’analyse des données ;
- La mise en place d’une base de données performante à la DGRE ;
- Un programme de formation destiné aux gestionnaires des réseaux et aux structures partenaires ;
- Un plan d’action détaillé pour assurer la mise en œuvre progressive des recommandations ;
- La préparation de dossiers d’appel d’offres pour l’équipement du réseau (80 sondes et 20 nouveaux piézomètres).
Enfin, au-delà des réseaux nationaux, l’étude recommande également de mettre en place des réseaux secondaires spécifiques dans les zones sensibles ou à forte pression anthropique (industrielles, agricoles, minières, etc.). Pour cela, des études de cartographie des pressions humaines sur les ressources en eau sont préconisées, avec un fort potentiel d’appui à travers la poursuite du programme PAEA.