La modélisation géologique et hydrogéologique du sédimentaire de l’ouest du Burkina Faso a été lancée dans le but de mieux comprendre les caractéristiques du sous-sol et les mécanismes d’écoulement des eaux souterraines dans cette région à fort potentiel. Ce travail s’inscrit dans un contexte de pression croissante sur les ressources en eau, liée à l’augmentation des besoins et aux effets du changement climatique. L’objectif est double : améliorer la connaissance du milieu et fournir aux gestionnaires un outil pratique et durable pour mieux planifier et gérer les ressources en eau.

Contrairement aux anciens modèles peu exploités, les nouveaux modèles en cours de développement sont conçus comme des outils vivants, simples à mettre à jour, et pleinement intégrés dans les pratiques quotidiennes des acteurs locaux, en particulier la Direction Générale des Ressources en Eau (DGRE). Pour cela, une base de données centralisée, appelée BD-MOD, est mise en place. Elle permet de rassembler toutes les informations nécessaires, d'en assurer la traçabilité et de faciliter l’exploitation des résultats. Un volet important du projet consiste également à accompagner les gestionnaires à travers des formations et un coaching personnalisé, pour garantir une prise en main complète et durable de ces outils.

Dans cette première phase, le travail a porté sur la collecte et la valorisation des données existantes, la définition du modèle conceptuel, et l’élaboration d’un premier modèle géologique. Cette étape prépare l’intégration de nouvelles données, attendues pour 2024, notamment celles issues des prospections géophysiques, des forages profonds et des tests associés menés dans le cadre du programme PAEA. Ces informations viendront enrichir et affiner les modèles établis.

En attendant, plusieurs recommandations ont été formulées pour compléter les données nécessaires, notamment l’accès aux informations sur les débits des cours d’eau en période d’étiage, les prélèvements de l’ONEA sur les deux dernières décennies, et les relevés en cours concernant les sources et les prélèvements.

La suite du projet prévoit la consolidation du modèle géologique, le développement du modèle hydrogéologique, l’opérationnalisation complète de la base BD-MOD, et le transfert de compétences aux équipes locales, afin qu’elles puissent exploiter de façon autonome ces outils dans la durée.