Le Burkina Faso est un pays sahélien enclavé dont les ressources en eau sont déficitaires. Ce déficit résulte de conditions climatiques extrêmes et d’une grande variabilité, auxquelles s’ajoutent une expansion démographique importante et une croissance économique peu maitrisée. Les réalités liées au changement climatique contribuent à accentuer ce déficit en eau, causant de graves pénuries puisque l’eau intervient dans pratiquement tous les secteurs de développement du pays. Ces défis majeurs ont entrainé l’établissement de politiques nationales, qui se matérialisent actuellement par 5 programmes majeurs :

- le Programme National d’Approvisionnement en Eau Potable 2016-2030 (PN-AEP). Il s’agit d’un pro gramme sectoriel qui fait suite au Programme National d’Approvisionnement en Eau Potable et Assainis sement à l’horizon 2015 (PN-AEPA, 2006-2015) ;

- le Programme National D’Assainissement des Eaux Usées et Excréta 2016-2030 (PN-AEUE). Il s’agit éga lement d’un programme sectoriel basé sur les recommandations du PN-AEPA ;

-le Programme National pour la Gestion Intégrée des Ressources en Eau 2016-2030 (PN-GIRE). Ce pro gramme fait suite au Plan d’Action pour la Gestion Intégrée des Ressources en Eau du Burkina Faso (PA GIRE) qui couvrait la période 2003-2015. Le PAGIRE matérialisait la ”Loi d’orientation relative à la gestion de l’Eau”, adoptée en février 2001 ;

-le Programme National des Aménagements Hydrauliques à l’horizon 2030 (PN-AH) ;

- le Programme de Pilotage et de Soutien (PPS).

Un constat communément partagé par les différents Programmes et Plans d’Action est que la prise de décision fondée sur des données factuelles, y compris pour l’allocation des ressources en eau entre les autres usagers et l’approvisionnement en eau, est entravée par une connaissance insuffisante et surtout peu fiable de la quantité des ressources en eau et de leur localisation, particulièrement au niveau des eaux souterraines. Le PN-AEP, au travers de son objectif OO1-A2, souligne que « La connaissance du potentiel des ressources utilisables pour l’eau potable sera améliorée » (MEA, 2016a) tandis que le PN-GIRE avance deux actions « Action 5 – Développement du SNIEAU » et « Action 6 – Amélioration des connaissances sur les ressources en eau » pour palier à la problématique (MEA, 2016b). C’est la même préoccupation qui avait également conduit à l’institutionnalisation, par Décret, de la fourniture d’informations sur les travaux de réalisation et de réhabilitation des ouvrages hydrauliques (Procédure IOTA, BKF, 2005). Or, il est certain que « on ne peut bien gérer que ce que l’on connait bien. Tout cadre de gestion intégrée des ressources en eau doit prioritairement se fonder sur l’évaluation et le suivi de ces ressources, en quantité et en qualité » (BM, 2017). C’est face à cette situation que le Gouvernement du Burkina Faso a mis en place, avec l’appui de la Banque Mondiale, le Programme d'Approvisionnement en Eau et d’Assainissement (PAEA).