
Cette étude pilote de la qualité des eaux brutes du Burkina Faso a concerné le bassin du Nakanbé. Le Nakanbé occupe une grande partie du pays soit environ 25% du territoire. Sa position centrale dans le pays fait que le bassin du Nakanbé couvre plus de 7 régions administratives sur 13 que compte le Burkina. La présence de populations essentiellement rurales avec une forte densité, ainsi que la présence de la capitale nationale, font que la pression humaine est importante sur les ressources naturelles, notamment les ressources en eau. L'examen de la qualité de ces ressources est important en vue d'assurer tous les usages des ressources en eau.
Une quarantaine de paramètres physico-chimiques, chimiques et des métaux et métalloïdes ont été dosés dans le bassin du Nakanbé. La période de prélèvement a été large du fait de diverses contraintes. Au total environ 1930 échantillons ont été analysés au sein d'un laboratoire national sélectionné parmi des laboratoires préalablement identifiés.
Le présent rapport fait un état des lieux de la qualité des eaux brutes du Nakanbé. Il est scindé en quatre parties : une introduction générale, la présentation physique du cadre de l'étude, la méthodologie d'échantillonnage, l'analyse et l'interprétation des données analytiques. Une conclusion et des recommandations sont ensuite formulées.
Principales caractéristiques physiques et chimiques des eaux brutes
Pour les eaux de surface des caractéristiques permettant l'essentiel des usages pour l'irrigation, la pisciculture, la baignade par exemple. Quelques cas inquiétant sont surtout signalés dans les plans d'eau en contexte périurbain et urbain et autour des sites d'orpaillage (cyanure, arsenic).
Pour les eaux souterraines présentent des qualités répondant à 50 % aux normes Burkinabé en vigueur. Les fortes concentrations non admises en nitrates se rencontrent dans 20 % des cas. Dans les puits en contexte rural, les nitrates sont présents à des teneurs respectables. En contexte urbain, des défauts d'assainissement entraînent une contamination de la nappe dépassant la norme de 50 mg.l-1. Les fluorures d'origine géologique présentent des taux élevés dans les régions du plateau central et du centre-sud. 25 % des échantillons analysés sont des eaux agressives, c'est-à-dire corrosives, mais à un degré moyen à fort.
Des perspectives d'amélioration du protocole d'échantillonnage et d'analyse sur le terrain ont été dégagées. L'administration financière contribuera à une meilleure mise en œuvre des
prochaines campagnes et dans de meilleurs délais. Sur le plan analytique, le répertoire des analyses devrait s'étendre à des éléments comme les pesticides, les éléments radiogéniques dans les eaux, le thallium, la vitesse du vent, la mise en accord entre le sites prélevés et le contexte géologique local (coupes géologiques et techniques).